Chine - 02

Publié le par minotaurus

 

 

 

Mardi 17 juillet

 

Après une nuit un peu morcelée, j’ai foncé tout droit au zoo de Pékin. Mal m’en a pris. J’ai failli chialer. J’ai vu deux pandas, certes, un qui n’avait que la tête qui sortait au milieu d’une montagne de bambous qu’il boulottait sans prendre garde à la horde des badauds qui l’appelaient, et un autre franchement souffreteux et couvert de puces qui a passé un bon quart d’heure à se gratter furieusement contre le sol. Bon. Voilà. Chengdu me semble une destination plus agréable pour voir des animaux en forme et heureux de vivre. Ou Beauval, plus prosaïquement.

 

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Mais, à la rigueur, eux sont les stars, leur enclos est plutôt propre et spacieux, plein d’herbes et de rocailles. Non, j’ai failli pleurer en voyant les ours de Mandchourie, les tires blancs harassés de chaleur, les « animaux nocturnes » qui cherchaient désespérément la sortie ou se tenaient prostrés dans un coin, le singe qui criait en nous regardant avec un air terrible de défaite dans les yeux.

 

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Les enclos sont trop petits , les cages pour les petits animaux ridicules en taille, tout est sale, pas entretenu. Et les bêtes ne vont pas bien. Pas bien du tout. Le gros roux de Mandchourie écrasé sur le sol en béton nu, alors qu’il devrait cavaler sur des centaines de kilomètres carrés en faisant régner la terreur, ça fait mal au cœur. Je me suis enfuie de ce foutu zoo avec une furieuse envie de sortir la barre de fer et de faire péter les verrous pour délivrer tout ce petit monde.

 

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A noter que les stars de second rand, pandas roux et petits singes excités, vifs, petits de taille et à plusieurs dans de grandes cages, grimpent partout et se courent après avant de rouler-bouler les uns sur les autres : on a l’impression que ça va. Mais sans doute pas tant que ça. C’est trop petit et trop sale pour que les bêtes vivent correctement. Je suis sortie de là avec la boule au ventre, en me retenant de faire un geste très grossier à destination de l’imposante statue du Tigre.

 

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De là, je suis rentrée à pied, en faisant le tour du lac Shintasai et en me perdant dans les Hutongs du Nord-Ouest. Gros choc. Bâtiments délabrés, rues sales, visages étonnés de me voir en ces lieux. Cela ressemble à la misère, mais il y a des images étranges : portables dernier cri en main, des vendeurs de rue attendent le chaland, devant des bagnoles hors de prix qui jalonnent les minuscules rues.

 

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02

Je fais mon exploratrice au petit pied et me prend ma première crise de panique en m’enfermant dans un Hutong qui n’arrête pas de se rétrécir. Au moment où j’atteins une artère de quatre-vingt centimètres de large, je rebrousse chemin, je n’arrive plus à respirer. Je reprends le guide et retrouve mon chemin et l’auberge : se doucher, laver les vêtements du jour dans le lavabo et aller bouquiner au parc. Les pieds dans l’eau. Je retourne à l’hôtel avec le mollet rouge et gonflé : pas mal, mais une vision angoissante. Le peu de nature pékinoise n’a pas l’air de m’aimer.

 

 

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